Article publié le 17/06/2025

Ce qu’il faut retenir de la Convention EuRA 2025 à Zagreb

La mobilité professionnelle géographique, sensible aux soubresauts géopolitiques autant qu’aux nouvelles technologies de l’information, mute sans cesse. Besoins, usages et contraintes redessinent en permanence le rayon d’action, les services et tarifs proposés. 

 

Lors du rendez-vous annuel de l’EuRA à Zagreb il y a quelques semaines, quelques points saillants sont apparus.  

 

Voyageur sans bagages

Une étude internationale commissionnée par le CEERC et qui va sortir dans les prochaines semaines interroge les nouvelles tendances de la mobilité de par le monde.

 

Il en ressort que les jeunes des pays occidentaux sont de moins en moins enclins à la mobilité internationale, la moitié d’entre eux ne se projetant pas à l’étranger. Pire, pour la moitié de braves prêts à faire le saut, la moitié préfèrerait le faire en télétravail depuis l’étranger…

 

Cette nouvelle génération n‘aurait-elle plus envie de bouger autant que ses parents ?  Pour ceux qui souhaitent sauter le pas, l’offre de mobilité a aussi profondément évolué puisque en deux ans :

 

Les missions court terme sont en progression de 34,4%

 

Les étrangers sous contrat local en hausse de 29,4%

 

Les missions de projets en hausse de 28%

 

Comme tous le savent, l’envoi d’expatriés sur trois ans avec famille, animaux de compagnie, meubles et avantages divers et variés tend à se raréfier en raison de l’augmentation exponentielle des coûts.

 

Les donneurs d’ordre privilégient les missions courtes, le recrutement local ou la concentration. Là où on avait un bureau dans chaque pays d’Europe, on n’en garde plus qu’un pour l’Europe/Moyen-Orient. De même pour les packages, on privilégie désormais les ‘lumps sums’ ou ‘enveloppe globale’ plutôt qu’une prise en charge individuelle de chaque prestation. Ce sera à l’expatrié de faire son choix : déménagement ou cours de langue, accompagnement à la recherche de logement ou aide au conjoint, etc. Peu ont désormais accès à des offres n’obligeant pas à faire des arbitrages au détriment de son bien-être mental et physique.

 

La première victime est le déménagement. Entre les offres de logement dont le ratio s’est inversé en dix ans de 80% vide pour 20% meublé à 80% meublé aujourd’hui et la sensibilité carbone, les nouvelles générations voyagent souvent seul (e) et sans bagage.  

 

Plus de mobilités pour moins de mobilités ? 

Mercer avait publié en 2000 une cartographie du marché de la relocation, il la déclinait alors ainsi :

 

  • Missions long terme
  • Missions court terme
  • Transferts simples
  • Missions de rotation
  • Voyageur d’affaires occasionnel  

En 2025 Mercer reprend sa taxonomie et constate que de nouvelles demandes et pratiques ont émergé. Covid, télétravail, visas digital/remote worker, la donne a changé : 

 

  1. Missions long terme
  2. Missions court terme
  3. Nomades internationaux/ Expatriés de carrière 
  4. Employés en rotation/sur une mission de projet
  5. Commuters
  6. Etrangers recrutés sous droit local
  7. Sous-traitants
  8. Transferts simples
  9. Première expérience de travail 
  10. Mission de renforcement d’un parcours managérial
  11. Cadres dirigeants 
  12. Voyageur d’affaires occasionnel
  13. Travailleurs à distance internationaux
  14. Assignements virtuels 
  15. Mobilité nationale
  16. Promotion de la gestion des talents féminins    

Nous sommes ainsi passés de 5 types à 16 en une dizaine d’années. C’est aujourd’hui toute une palette de modes opératoires qui sont disponibles pour affiner au plus juste ses besoins aux coûts induits. Or, à chaque situation va se profiler une réalité légale différente au point de vue du droit du travail, fiscalité, couverture sociale et autres… Du pain sur la planche pour les experts du conseil en mobilité ! 

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